Aménagement du territoire
Espèce : Faisan commun
Rédacteur : Guy Pindon
Le faisan commun (Phasianus colchicus) est un oiseau de la famille des Phasianidés. Le faisan est un oiseau terrestre, principalement granivore, mais il consomme aussi des insectes, des graines, des jeunes pousses et des fruits. Il est originaire d’Asie, notamment de la région du Caucase, de la Chine et de l’Asie centrale. Cependant, il a été largement introduit en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et dans d’autres régions pour la chasse et la chasse sportive. En Europe, il est présent dans la majorité des pays, surtout dans les zones agricoles. Il s’est adapté à divers habitats agricoles et semi-naturels, ce qui explique sa large distribution.
Conseils pour l’implantation d’une souche naturelle de faisan commun :
Pour favoriser une implantation réussie d’une souche naturelle de faisan commun, il est essentiel de créer un environnement favorable à leur vie quotidienne.
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Le territoire sera constitué de minimum 40 % de céréales à paille (l’idéal étant de 50 à 60 %). La présence importante de prairies est un facteur limitant.
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Il ne faut pas oublier des zones boisées lui permettant de se percher et ainsi limiter l’impact de la prédation.
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Des aménagements sont possibles, notamment l’implantation de cultures à gibiers ou de jachères faune sauvage. Privilégiez des mélanges simples (moins couteux) comme l’association luzerne-dactyle offrant l’avantage d’une implantation pour plusieurs années et offrant des lieux de nidification et de la nourriture. Mais également le mélange maïs-sorgho fourrager pour le couvert et la nourriture ou Maïs-millet. Un mélange fleuri peut également être réalisé pour communiquer sur le projet de réimplantation du faisan naturel tout en apportant une source de nourriture intéressante.
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La plantation de bosquet et de haies est un aménagement permettant de fixer les oiseaux car il ne faut pas oublier que votre territoire doit être accueillant tout au long de l’année. Le faisan ayant des besoins différents au printemps et en hivers.
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L’implantation de bandes de ruptures d’assolement est recherchée dans les grandes plaines céréalières.
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L’utilisation de produits phytosanitaires sera raisonnée.
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La quiétude des oiseaux est importante, il faut veiller à limiter la divagation des chiens et à déranger le territoire inutilement.
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La mise à disposition d’agrainoirs est indispensable tout au long de l’année. Ils seront disposés à des endroits stratégiques facilitant leur remplissage tout en étant discret. Avec l’explosion des populations de sangliers, il est fortement conseillé de les protéger.
La limitation des prédateurs est indispensable, principalement des renards et des corvidés. Pour les premiers, le piégeage est privilégié (quand c’est possible !) mais également le tir à l’affut et le tir de nuit (réalisé par des lieutenants de louveterie). Pour les corvidés, différents types de cage piège existent et sont très efficace (prévoir un réseau pour avoir des appelants). Le tir est évidement possible. Priorité doit être fait sur la corneille noire.
- Une opération de repeuplement devra être réalisé sur une surface comprise entre 5000 et 10 000 ha. La réintroduction d’oiseau sera effectuée fin d’été (20 à 25 oiseaux aux 100ha) avec des oiseaux de 9 à 12 semaines provenant exclusivement du conservatoire des souches de l’OFB (voir avec sa FDC). La chasse sera suspendue pendant toute la durée de l’opération de réintroduction (souvent 3 ans). Prévoir l’organisation d’un comptage de coq chanteur (avril) et d’un échantillonnage de compagnies en aout pour évaluer la reproduction. A l’issue, un plan de chasse est fortement conseillé pour éviter que les efforts des uns soient anéantis par les autres.
